Chirurgie du sein

Le point sur les prothèses mammaires

Prothèses et cancers du sein. Quels risques ?

Différents articles parus dans la presse ou à la télévision ont récemment mis en cause les implants mammaires et le risque éventuel de cancer.
Devant le nombre important d’informations parfois totalement erronées, une mise au point s’avère nécessaire pour les patientes.

Le cancer du sein

  • Le cancer du sein est le cancer féminin le plus répandu. En France, il y a environ 60 000 cas de cancer du sein diagnostiqués par an. Les hommes peuvent également être touchés par le cancer du sein (500 par an en France). Les cancers du sein sont des carcinomes qui peuvent être dits  soit canalaires, soit lobulaires et peuvent être soit in situ soit infiltrants. Les carcinomes in situ ne métastasent pas alors que les carcinome infiltrants peuvent donner des métastase par voie lymphatique, et atteindre les ganglions, les poumons, le  foie, les os ou le cerveau.
  • Le risque de cancer du sein n’augmente pas en cas d’augmentation mammaire par prothèses.
  • Les facteurs favorisant le cancer du sein sont les antécédents familiaux de cancer du sein et certaines mutations génétiques. En effet, il existe dans 5 à 10% des cas de cancer du sein une prédisposition génétique liée à une mutation sur le gène BRCA1 ou le gène BRCA2.

D’autres facteurs favorisants le cancer du sein sont désormais bien connus : une puberté précoce ou une ménopause tardive, l’absence de grossesse ou une première grossesse tardive sont des facteurs de risque secondaires.

  • Le traitement du cancer du sein est tout d’abord chirurgical pour retirer la tumeur et les éventuels ganglions lymphatiques envahis dans le creux axillaires. Le traitement peut également comporter selon son extension de la chimiothérapie ou de la radiothérapie. Une hormonothérapie peut également être envisagée si le cancer est sensible aux hormones.
  • Le dépistage du cancer du sein est fondamental et repose tout d’abord sur la palpation. Une consultation annuelle avec examen clinique des seins est indispensable pour toute femme à partir de la puberté.  A partir de 40 ans il est recommandé d’effectuer une mammographie et une échographie de dépistage. En cas d’image suspecte, une biopsie sera réalisée pour analyser les tissus et faire un diagnostic précis

La présence d’implants mammaires quelle que soit  leur position (rétro ou prépectorale, c’est à dire en arrière ou en avant du muscle pectoral) n’empêche en rien la détection d’un cancer du sein.

Le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC)

  • Le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC)  est une tumeur extrêmement rare découverte depuis quelques années et dont aucun cas n’a été retrouvé chez une patiente n’ayant jamais eu de prothèses mammaires. Il a été recensé en France 53 LAGC sur plus de 500 000 femmes porteuses d’implants.
  • L’origine de ce lymphome non hodgkinien est très mal connue mais il semble apparaître que la texturation des implants pourrait jouer un rôle dans la survenue du LAGC. Une prothèse texturée est une prothèse dont l’enveloppe n’est pas lisse et présente des rugosités destinées à favoriser l’accroche de l’implant aux tissus. Différents travaux laissent à penser que comme pour le cancer du sein, un terrain génétique particulier pourrait être un facteur favorisant. Des études complémentaires restent nécessaires.
  • Le traitement du LAGC consiste en une explantation de l’implant et une capsulectomie radicale (c’est à dire une ablation complète de l’enveloppe de la prothèse) avec envoi de la capsule en analyses spécifiques. L’évolution d’un LAGC traité à temps est très favorable avec une guérison complète du lymphome.
  • En prévention du LAGC, il est pour le moment recommandé par le directoire de la Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique de ne plus poser d’implants texturés.

Il n’est absolument pas recommandé de réaliser une ablation préventive d’implants chez une femme porteuse d’implants texturés sans aucun signe clinique anormal.

  • En revanche, comme pour toute femme, il est recommandé de réaliser une surveillance annuelle auprès d’un médecin. Les signes principaux du lymphome anaplasique à grandes cellules peuvent être un épanchement autour du sein, une augmentation de la taille du sein ou une douleur du sein. Tout élément anormal doit conduire à faire réaliser une mammographie et une échographie avec une IRM mammaire au moindre doute.

L’HAS (Haute Autorité de Santé) et madame Buzyn, ministre de la Santé, ont rappelé qu’il n’était pas question de céder à la panique et que le bénéfice apporté aux femmes que ce soit pour la chirurgie reconstructrice ou esthétique est actuellement infiniment supérieur au risque de lymphome anaplasique à grandes cellules.

 

Consultez les recommandations du Directoire professionnel des Plasticiens relatives aux implants mammaires et au risque de LAGC

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